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Si tu as lu mon précédent article sur l’origine de ce projet tu sais maintenant que je suis en train d’organiser un très GROS voyage au départ de France et direction l’Asie.
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France > Asie, tout un programme!
Evidemment sur le papier c’est simple de rapprocher ces 2 zones du monde mais dans la réalité il y a « quelques » étapes entre les 2.
L’objectif principal, au-delà d’arriver en Asie, c’est surtout de pouvoir découvrir de nouvelles cultures, de rencontrer des gens et voir ses lieux qui me font rêver depuis des années tel que la route de la soie et ses villes emblématiques: Ankara, Samarcande, Tashkent, Douchanbé et j’en passe…
Depuis que j’imagine ce voyage je rêve de grands espaces, de hautes montagnes et de plaines à perte à vue ce qui m’a tout de suite amené à penser au Kirghizistan et à la Mongolie, pays qui m’attirent depuis tant d’années.
Mais avant d’en arriver là il me faudra vivre pas mal d’aventures.
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Tu pars avec qui?
Cette question arrive en tête dès que je commence à parler de ce projet aux gens. Ma réponse « toute seule » provoque toujours la même stupeur suivi par un milliard de questions. « Mais tu n’as pas d’amis avec qui le faire? ou un chéri? Tu ne veux pas trouver des gens? Tu n’as pas peur? Mais comment tu vas faire? C’est dangereux pour une femme non? »
Personnellement ça m’a toujours mis en rogne quand on dit à quelqu’un qu’il ou qu’elle ne peut pas faire quelque chose à cause de son sexe. Si un homme envisage ce même voyage les réactions seront bien moins exacerbées lorsqu’il dira qu’il le fait seul, et ça, ça m’agace.
Evidemment que je me suis posée la question de le faire seule ou non car soyons honnête, bien sur que ça me fait peur. C’est déstabilisant, totalement en dehors de ma zone de confort et je sais très bien ce qu’implique qu’être une femme. Je sais que mon sexe peut me porter préjudice, même en 2021, même en France, alors n’en parlons même pas dans certaines zones du monde. Cependant mes voyages en backpack m’ont appris qu’une femme voyageant seule rencontre beaucoup de gens et surtout beaucoup de locaux prêts justement à la prendre sous leur aile. Je sais alors que quoiqu’il arrive je trouverais de l’aide si nécessaire.
Et puis comme je le disais l’idée de ne pas pouvoir faire quelque chose parce que je suis une femme m’a toujours rebutée et me donne encore plus envie de le faire pour prouver que mon sexe n’a pas a entrer en ligne de compte pour mener un projet tel que celui ci!
Quel chemin?
Des milliers de kilomètres séparent la France de la Chine alors tout est possible en terme d’itinéraire…
J’aurais pu choisir de prendre un avion et de faire envoyer ma moto plus proche de mon objectif mais je veux absolument partir de chez moi dans ce GRAND VOYAGE qui, petit à petit, kilomètre après kilomètre me mènera en Asie.
En construisant mon itinéraire prévisionnel je savais que je voulais privilégier la partie post Turquie et surtout l’Asie centrale. L’Europe n’est du coup qu’en partie survolée me disant que j’aurais beaucoup plus de facilité à y revenir par la route lors d’un prochain voyage.
Initialement je voulais passer par l’Iran mais le temps risque de me manquer si je veux être en Mongolie avant la saison défavorable. Une traversée de la mer Caspienne s’imposera alors suivi d’une partie des pays en « stan » afin d’arriver à la fameuse Pamir Highway. Cette route mythique relie l’Afghanistan au Kirghizistan en passant par l’Ouzbekistan et le Tadjikistan. Evidemment vu la situation en Afghanistan je rejoindrais cette route depuis le Tadjikistan.
Il me faudra ensuite traverser le Kirghizistan puis le Kazakhstan avant de faire un crochet obligatoire par la Russie.
J’arriverais alors en Mongolie puis ferais un crochet par le lac Baikal en Russie… Il faut savoir que c’est un endroit que je rêve de voir, surtout en hiver alors qu’il est gelé. Ca ne sera pas le cas à la période où je prévois d’être en Mongolie mais la tentation d’y jeter un œil est très forte donc un petit passage en Russie s’est ajouté à mon itinéraire…
Et ensuite?
Mais mon voyage ne s’arrêtera pas là…
Initialement je voulais traverser la Chine,17 ans après ce premier voyage asiatique puis pourquoi pas retourner en Asie du sud est pour découvrir des coins que je ne connaissais pas encore… Mais au delà du covid, au delà de la complexité de traverser la Chine avec son propre véhicule des frictions politiques commencent a compromettre fortement la possibilité de rentrer dans le pays alors le plan est de rester en Russie et de rouler jusqu’à Vladivostock à l’autre bout de l’Eurasie!
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France
Italie
Slovénie
Croatie
Bosnie Herzégovine
Monténégro
Albanie
Macédoine
Bulgarie
Turquie
Géorgie
Azerbaidjan
Turkmenistan (ou Kazakhstan)
Ouzbekistan
Tadjikistan
Kirghizistan
Kazakhstan
Russie (crochet obligatoire)
Mongolie
Russie
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Fin?
Il me restera à priori encore quelques mois de voyage une fois arrivée à Vladivostock. Pour l’instant c’est encore flou sur ce que je ferais alors, peut etre renvoyer la moto et continuer sans elle ailleurs ou prendre un bateau avec elle est continuer en Corée, tout est possible alors to be continued….
Quand partir?
En préparant ce voyage je me pose forcément la question de quand partir, à quelle date, quels sont les saisons propices ou au contraire plutôt les saisons à éviter absolument.
Cette problématique est d’autant plus vraie pour ce que je veux faire. La Pamir Highway passe en haute montagne. La saison est donc primordiale pour s’assurer un accès aux routes et éviter d’être bloquée par la neige. Pour le Kirghizistan et la Mongolie c’est un peu pareil. La pluie et la neige peuvent transformer un roadtrip à moto en un voyage de l’impossible. Traverser une steppe transformée en une étendue de boue glissante ou des cours d’eau gonflés par le trop plein de pluie n’est pas vraiment ce qui me fait envie pour la Mongolie… Alors si je peux l’éviter, autant le faire! C’est donc l’arrivée dans ce pays qui déterminera le reste de mon parcours. Pour éviter la saison défavorable il faudrait que j’y arrive au MAXIMUM début septembre…
Ayant cette donnée en main il ne me restait plus qu’à faire un rétro planning pour déterminer la date de départ idéale: fin mars – début avril 2022. Si je veux pouvoir traverser les pays de mon itinéraire et prendre le temps au cours de ce voyage c’est la période à laquelle je devrais partir. A l’heure d’aujourd’hui c’est en tout cas l’objectif que je me suis fixée et tant pis pour la pluie et le froid qui risquent de m’accompagner au début du voyage.
L’envie d’apprendre
La Mongolie était un des moteurs principal de ce projet. Je rêvais de découvrir ses grandes steppes et sa culture. Je voulais d’ailleurs passer plusieurs semaines à vivre avec des nomades pour m’imprégner de leurs modes de vie et comprendre ce que c’est qu’être un nomade à l’heure d’aujourd’hui. Mais ça c’était sans compter sur mon voyage au Kirghizistan en septembre 2021….

Kirghizistan
J’ai eu un coup de cœur immense pour ce pays où je suis restées 2 semaines lors d’un workshop photo. Pendant ce voyage nous sommes restés essentiellement avec des nomades, à dormir dans des yourtes, à côtoyer le bétail et les chevaux et à traverser des paysages sublimes, ceux-là même que j’imaginais pour la Mongolie
Les gens étaient tellement accueillants et j’ai été attiré par le mode de vie des nomades qui peut paraitre difficile mais qu’ils aiment profondément. Les enfants apprennent tout petit à monter sur des ânes puis sur des chevaux. Dès l’âge de 6 ans ils guident déjà seul les troupeaux de chèvres à dos d’âne. J’ai tellement aimé ce voyage que j’ai même décalé mes vols de retour à la fin du workshop et je suis restée une semaine de plus. Depuis je ne pense qu’à y retourner pour une plus longue période cette fois-ci.
C’est donc dans ce pays que je voudrais rester avec des nomades pendant quelques temps. L’idée est de trouver une famille avec qui je pourrais vivre, apprendre de leur mode de vie. En échange je travaillerais bénévolement pour eux que ce soit pour les taches quotidiennes ou l’apprentissage de l’anglais aux enfants.
Quid de la moto?

Ce voyage est prévu à moto car… je ne l’envisageais pas autrement à vrai dire. C’est, selon moi, le moyen le plus propice pour vivre cette aventure INCROYABLE. C’est donc accompagnée de ma Royal Enfield Himalayan que je parcourrai tous ces kilomètres me séparant de la Chine.
Je ne sais pas encore où le voyage s’arrêtera ni comment ma moto rentrera, peut être par bateau mais vu le prix je commence à me dire qu’il faudra peut être que je la vende si je ne peux pas rentrer avec elle par la terre, la mer ou les airs…
Ce projet est toujours en train d’être construit. Il reste donc encore des zones de flou mais j’y travaille.
– 20 pays –
– 9 à 12 mois –
– + de 25 000 kms à moto –
Un voyage de plus 25 000 kms entre la France et Vladivostock (Russie) en passant par la route de la Soie, la Pamir Highway et au cours duquel je souhaite vivre avec des nomades Kirghizes… Voilà le projet que je suis en train de préparer et qui, je l’espère, pourra démarrer d’ici quelques mois.
A l’heure où j’écris je ne connais pas la date exacte de mon départ, juste une estimation, un souhait: fin mars 2022. Je ne sais pas non plus quel sera le pays d’arrivée, tout dépendra de mon voyage en fait, du rythme auquel j’aurais avancé, de mes galères, de mes coups de cœur, de mon envie de continuer ou pas d’ailleurs, et bien sur de la situation sanitaire qui sera déterminante dans ce projet…
De ce côté là les choses évoluent d’une semaine sur l’autre, d’un mois sur l’autre. Si le covid devait m’apprendre une seule chose c’est qu’il faut accepter ce que l’on ne contrôle pas et que l’on doit être capable de rebondir et trouver des solutions quoi qu’il arrive. C’est exactement la leçon qu’il me fallait avant de m’embarquer dans ce voyage où tout reste à faire et où tout peut arriver…
