ETAPE 7
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Itinéraire
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Ça y est c’est le dernier jour de marche, la dernière étape. Le soleil est revenu et m’offre une magnifique vue pour le petit déjeuner.
Une fois les affaires remballées je repasse par la mairie de Landévennec pour leur faire part du problème d’eau chaude dans le « camping ». La préposée n’a pas l’air étonnée, au contraire, à la manière dont elle me réponds ça n’a pas l’air d’être la première fois. Elle me rembourse les jetons de la veille et appelle quelqu’un. Elle me propose d’aller me doucher au gite d’à côté mais il est déjà temps pour moi de partir, je décline son offre et reprend le GR. Tant pis, je n’apprécierai que plus encore la douche du soir.
Le chemin est en sous bois pendant quasiment toute la matinée. Cette fois ci la forêt est plus aérée et le soleil présent, l’expérience est tout de suite mieux vécu. Je fais tout de même attention à l’heure, je dois prendre un bus en fin de journée pour rejoindre Quimper où j’ai réservé mon logement du soir. En back up, Jean-Claude, le collègue de mon père me récupérerais au besoin si je manque de temps mais je préférerais lui éviter cet aller retour donc j’avance à bon rythme, les horaires de bus en poche.
Alors que le GR repart en sous bois après un bref passage sur route je suis quasiment aussi sec stoppée par un énorme arbre déraciné. Ça semble assez récent, mais vu les rafales de vents des jours derniers ça n’a rien d’étonnant. Je cherche à gauche, à droite les 2 traits rouge et blanc.
En dépassant la motte de terre/racines de l’arbre je repère le symbole du GR. Grace à Maps.me sur mon téléphone je fais le lien avec ce que j’ai en face des yeux. Le chemin du GR est … sous l’arbre. Il doit bien mesurer 10/15m facile et est affalé sur le chemin supposé serpenter dessous. J’essaie de trouver un autre passage mais malheureusement c’est le seul et je n’ai pas le temps de faire marche arrière pour prendre un autre chemin. Tant pis je me lance. J’escalade (mon gros sac sur le dos je le rappelle) la motte puis une racine, passe sous le tronc et j’avance prudemment sur un tapis de branches couchées en évitant de passer à travers. Après quelques mètres à tâtonner, agrippée à des branches solides, je touche à nouveau la terre ferme où m’attend le vrai tracé du GR.
Escalader un arbre couché, je ne m’y attendais pas à celle là! J’ai perdu du temps, il faut que je reprenne mon chemin. J’espère ne pas avoir d’autre surprise dans le genre sinon je peux dire adieu à mon bus.
Heureusement le reste du trajet dans le bois de Folgoat se passe sans encombre, j’y croise même 2 randonneuses, je n’ai plus l’habitude! Peu avant midi j’arrive au pont de Térénez, un très beau pont courbe à haubans. Je me sens toute petite en passant dessous.
Une fois le pont traversé, le GR rentre dans un nouveau bois. Sur les conseils de Jean-Claude qui connait le coin je quitte le GR vers Kergadalen pour me diriger vers Rosnoën. En terme de temps/distance ça revient au même que de suivre la suite du GR34. Je m’arrête en chemin pour manger rapidement et repars.
Cette dernière partie ressemble assez à la campagne béarnaise avec ses champs et ses vaches. Je suis sur les chemins agricoles jusqu’à retrouver le tracé du GR pour les 3 derniers kilomètres avant Le Faou.
Ça sent la fin et pourtant comme chaque jour ce sont les dernières kilomètres les plus durs. Malgré la musique le mental me lâche. Je suis assise au milieu du chemin. De toute façon il n’y a personne aux alentours, je suis entourée de champs. Je ne me sens plus capable d’avancer, mes hanches me font mal, mes genoux aussi, mes trapèzes me brûlent, mon dos et mes pieds n’en parlons pas… J’accuse le coup de ces 7 jours de marche. Je suis tellement fatiguée, et ce cagnard au dessus de moi! Malgré la chaleur je suis emmitouflée dans ma veste, capuche relevée au dessus de ma casquette, les écouteurs dans les oreilles.
Je reste un moment le regard dans le vide, incapable de me relever.
Et puis non, il est hors de question que j’abandonne maintenant, de toute façon il faudra bien que je me relève à un moment donné, je ne vais pas dormir ici! J’en ai chié par moment, oui, je suis crevée, ça c’est sur mais je suis à 2 petits kms de la fin alors on se lève et on met un pied devant l’autre.
En mode automatique j’avance. Le chemin agricole débouche sur une petite route, puis une plus grosse jusqu’à tomber nez à nez avec le panneau tant attendu: LE FAOU.
Ça y est j’y suis, c’est fini, j’ai réussi mon challenge et j’ai même 1h devant moi avant le bus!
C’est donc vidée mais contente que je m’échoue dans un café. Je suis défaite, pleine de boue de la veille, les traits tirés, limite la langue qui pend et pourtant au moment d’acheter mon ticket de bus on me demandera si j’ai droit au tarif moins de 25 ans (j’en ai 31 à ce moment là), comme quoi ça ne doit pas être si catastrophique que ça….
Qu’importe, voilà le bus, dans 40 mins je serai à Quimper avec une douche et un lit en perspective. Dernier stop du voyage, tout le monde descends!
– Landévennec > Le Faou –
– 22 kms indiqués dans le topoguide –
– 25,6 kms indiqués par ma montre –
– ~5h30 de marche (hors pauses) –
Cette étape est plutôt sympa à faire, les bois traversés sont assez aérés et on longe l’eau pendant un moment avant de tomber sur le pont de Térénez, qui vaut le coup d’œil.
La deuxième partie ressemble plus à une campagne tout ce qu’il y a de plus classique mais ça reste toujours aussi agréable. Je devais passer par le village de Rosnoën, que l’on m’avait conseillé pour son charme mais peur d’être prise par le temps je n’ai pas pu le visiter. J’ai bifurqué sur un chemin un peu avant pour rejoindre le tracé du GR.
Le Faou a aussi l’air d’être un village plein de charme à visiter, je n’aurais pas non plus eu cette chance devant prendre le dernier bus pour Quimper.
Ce tronçon a été long pour moi due à la fatigue des jours passés mais malgré tout ça reste une jolie et agréable étape à faire.