ETAPE 6
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Itinéraire
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Après une bonne nuit avec couverture (yes!) c’est reparti. Nouvelle journée, nouveau challenge. Aujourd’hui est une étape assez longue pour rejoindre Landévennec, 27 kms en prévision et une météo qui tourne à nouveau à la pluie.
Je commence par longer la côte et je vois des optimistes au loin, ça me rappelle une colonie de vacances à Annecy… et les araignées d’eau brrr.
Une grosse partie de cette étape se fait dans les sous bois donc je suis plutôt protégée. Pour être honnête en préparant ce projet cette partie dans les bois était celle que je redoutais un peu. La peur d’être seule dans un bois, un peu loin de tout et de devoir me débrouiller seule en cas de soucis j’imagine. Bon okay je lis aussi pas mal de thrillers où il arrive souvent des bricoles à des femmes, ça n’aide pas je pense ….
Je croiserais juste une personne et son chien pendant ces 6h30 de marche. autant dire que j’aurais le temps de passer par toutes les émotions, du sentiment d’insécurité à « pourquoi je me le suis lancée la dedans ***** ?! ». Encore une fois j’ai essayé de chasser chaque doute, chaque peur, l’un après l’autre et juste me concentrer sur le prochain pas à venir.
Autant j’aime bien les balades en foret autant ces sous bois là, ce jour là… Ça a été assez long et monotone. Il faut dire que le sol était imbibé d’eau et j’ai du faire du slalom sur boue plus que de la randonnée par moment. Comme toujours, avec le soleil et sans la fatigue des jours derniers le ressenti aurait surement été diffèrent.
Pendant plusieurs heures le paysage est quasiment le même d’autant qu’à part quelques rares moments on ne voit pas du tout la côté à cause de la végétation.
Ayant prévu de passer la nuit au camping municipal du Pal à Landévennec je dois faire attention à l’heure car il faut aller à la mairie pour payer avant de s’installer. J’arrive en fin d’après midi assez fatiguée et plein de boue. Je paie ma nuit au camping et achète 2 jetons pour avoir droit à 2 douches chaudes, dont je rêve. La préposée à la mairie m’indique l’emplacement du camping et des sanitaires.
Je pars m’installer et je ne trouve pas le camping… J’appelle la mairie et demande plus d’explications. En fait le bout d’herbe que je vois là devant moi, en bord de route c’est ça le camping… Je découvre un peu plus loin les fameux sanitaires et les éviers extérieurs… Après cette très longue journée sous la pluie et le froid, c’est une vraie douche froide de découvrir ce « camping » de fortune. C’est glauque, limite à l’abandon et ça n’a rien à voir avec les campings que j’ai fais sur la presqu’île de Crozon jusqu’ici.
Tant pis je suis crevée je monte ma tente et pars aux sanitaires pour cette douche chaude tant méritée… wait…
En Australie pendant que je bossais dans un vignoble sur le côte ouest je dormais dans mon van. J’ai vite pris l’habitude d’utiliser les douches du camping sans prêter trop attention aux énormes toiles d’araignées ET araignées ( et les araignées australiennes c’est un autre level ^^). Mais là j’avoue que les cabines de douches sont encore plus glauques. Tant pis j’ai vraiment besoin de cette douche.
Je mets le jeton est attends que l’eau devienne chaude, j’attends, j’attends, l’eau est toujours glaciale mais genre GLACIALE.
Et pourtant je ne crains plus trop l’eau froide depuis mon roadtrip en van sur la cote est de l’Australie cette fois ci. Avec mes colocs et compagnons de voyage on utilisait les douches (froides) de plage pour se laver le matin. Mais là, je ne sais pas d’où venait cette eau mais brrrrr. J’ai beau attendre l’eau ne chauffe pas et un signal m’indique que j’ai utilisé mes 5 mins d’eau « chaude ».
Well… j’ai juste pu tremper le bout de mes pieds et ils sont gelés. Je me dis que la douche déconne peut-être. J’ai vraiment besoin de cette douche chaude, là maintenant. Je teste le 2eme jeton dans une autre douche, tant pis je ferais l’impasse sur celle de demain matin. Je sors dans le froid, à moitié nue pour tester une autre cabine. Même combat, le temps passe mais pas d’eau chaude. C’est donc dégoûtée, exténuée, pas lavée et frigorifiée que je retourne à ma tente.
Pour me remonter le moral je laisse de côté mon plat déshydraté du soir pour aller manger dans la seule crêperie du coin ouverte, et là je donne tout, j’ai besoin de compenser cette journée pourrie, 2 crêpes et du cidre svp! Ce soir là c’est la seule bonne surprise de Landévennec, cette crêperie était vraiment un régal et les propriétaires adorables, j’ai même pu charger ma GoPro et téléphone dans le restaurant. Heureusement car sinon j’aurais du rester 2h dans le froid des sanitaires du « camping »…
Malgré le moral un peu en berne ce soir, il ne reste plus qu’une étape et j’aurais réussi mon challenge!
– Le Fret > Landévennec –
– 27 kms indiqués dans le topoguide –
– 28,4 kms indiqués par ma montre –
– ~6h30 de marche (hors pauses) –
C’est l’étape que j’ai le moins apprécié sur la presqu’île de Crozon. Ce tronçon m’a paru très long et monotone dans les sous bois, mais il faut dire que la météo et la fatigue accumulée n’ont pas aidé. Le chemin longe le grillage de la base aéronautique de Lanvéoc. J’ai eu droit à un hélicoptère qui faisait des allers retours au dessus de moi pendant un moment, côté tranquillité on repassera.
Le chemin dans le bois de Poulmic est assez étroit et ça monte et descends assez souvent sans grosse difficulté pour autant. Pour cette étape il faut juste beaucoup aimé les paysages de bois un peu « concentré ».
Concernant le « camping » du pal de Landévennec, fuyez! Ça ressemble plus à une mauvaise aire d’autoroute ou un coin d’herbe que l’on veut exploiter qu’autre chose. Les sanitaires sont vétustes et peu engageant. Et ne parlons pas de l’eau chaude absente, après une journée de marche éreintante ce n’est pas une bonne surprise!
Si j’avais su j’aurais pas venu comme disait l’autre… ou j’aurais tenter le gite à la place….