ETAPE 2
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Itinéraire
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Réveil 7h
La nuit a été à nouveau très compliqué. J’ai eu à nouveau très froid, les températures étant toujours proches de zéro. Sur l’herbe et la paroi extérieure de la tente il y avait du givre mais en ouvrant la tente tôt le matin j’ai pu voir plusieurs biches sauvages à une cinquantaine de mètres de moi, que demander de plus pour oublier une mauvaise nuit ?!
Marchera ou marchera pas?
Au réveil ma première pensée n’a pas été pour mes quelques heures de sommeil mais bien « est-ce que je vais pouvoir marcher? » La veille au soir il m’était impossible de poser les talons au sol surtout le gauche, sauf qu’aujourd’hui j’ai 22 à 26 kms de marche en prévision selon le choix de mon étape….
**Phobique des pieds ou âmes sensibles je vous conseille de sauter cette partie ! **
Ampoules…
Il faut savoir qu’il y a vraiment 2 écoles au sujet des ampoules, le camps des « on y touche pas » et le camps des « on perce proprement, et on laisse sécher pour que ça cicatrise plus vite ». En fait c’est une sorte de remake du débat « pain au chocolat » ou « chocolatine »? (En fait non, il n’y a pas de débat à avoir, c’est CHOCOLATINE!! :D)
Quand mon père faisait des marathons il avait l’habitude de percer ses ampoules surtout quand il savait qu’il devrait recommencer à courir dans les jours à venir. Donc depuis que je suis gamine je l’ai toujours vu percer ses ampoules ou les miennes d’ailleurs (non sans pleurnicheries et larmes de crocodile… ) avec une aiguille chauffée à vif.
Pas de panique ce n’est pas douloureux et ça permet de vider l’ampoule de sa lymphe et de lancer le processus de séchage. On peut même faire passer un fils avec l’aiguille dans l’ampoule pour qu’elle se vide plus vite. Il faut par contre absolument laisser la peau qui baille se recoller à la peau qui est à vif en dessous, ça la protégera et évitera les douleurs. Un pansement pour protéger le tout et on attends.
Chacun son point de vue sur la question, je ne suis pas docteur donc libre à vous de ne pas suivre ou adhérer à ce que je viens de dire ^^ Sachant que j’allais remarcher les jours suivants j’ai percé mes ampoules mais celle du talon gauche elle était trop profonde et quasiment aucune lymphe n’est sortie. Je n’avais donc plus qu’à croiser les doigts pour pouvoir marcher à nouveau le lendemain.
Je ne vais pas mentir les premiers pas au réveil du 2eme jour c’était assez sensible mais pas aussi douloureux que la veille, on dirait que l’aventure va bel et bien pouvoir continuer 🙂
Etape du jour – le cap de la chèvre
A la base je prévoyais de quitter le camping de Morgat pour aller jusqu’à la plage de Goulien en passant par le cap de la chèvre ce qui représente à peu près 26,5 km dans le topoguide ( plutôt 27-28kms selon le gérant du camping). Vu l’état de mes pieds après ma première journée de marche j’ai préféré suivre ses conseils , à savoir, rester une nuit de plus, laisser une partie de mes affaires sur place pendant que je fais une boucle de 23 kms pour revenir au camping le soir même.
Ça me permettra d’avoir moins de poids sur les épaules et de faire demi tour si les douleurs aux pieds sont trop intenses, d’autant que l’étape du cap de la chèvre est assez sportive, entendre ça monte et ça descends sans cesse.
Morgat
J’ai donc commencé par revenir sur Morgat pour tester ma capacité à marcher. Une fois la baguette de pain et les crêpes bretonnes dans le sac, je récupère le GR34 au niveau du port de plaisance. Ça commence direct par un escalier assez irrégulier et annonce bien la couleur pour l’étape à venir, quasiment tout le chemin pour rejoindre le cap de la chèvre est en montée plus ou moins forte. Là je suis bien contente d’avoir écouté le gérant et de n’avoir qu’un sac d’à peine 5-6kgs sur le dos. On passe à travers une forêt de pins en pente assez raide, sur ma gauche le littoral défile avec toujours une eau aux bleus magnifiques. En un claquement de doigt on passe de la Bretagne à la côte d’Azur, puis aux Landes pour finir dans des criques italiennes. J’en oublie vite les sensations parfois désagréables dans mes chaussures de randonnées. Le temps est magnifique et le soleil continue doucement de me donner des couleurs (rouges….) aux bras, nuque et mains. On est dimanche et je croise pas mal de gens, des familles ou des couples plutôt âgés faisant une balade.
Par moment j’en oublie que je suis en Bretagne, entre le soleil, les pins et l’eau translucide il y a de quoi non? Mais revoilà de la bruyère, c’est bon je suis bien sur la presqu’île de Crozon. C’est vraiment une très jolie étape, et des nombreux points de vue attendent qu’on les prennent en photo.
Une fois arrivée au cap de la chèvre il est temps de faire une petite pause sandwich et crêpes bretonnes. Je suis d’ailleurs en compagnie… d’un goéland qui me tourne autour à l’affût de la moindre miette ou moment d’inattention pour me voler mon repas.
Une fois le cap de la chèvre dépassé je remonte en direction de Lost March. Le chemin est totalement à découvert, pas un seul arbre dans le coin, juste de la bruyère à perte de vue et le littoral parsemé de jolies plages. Des surfeurs sont dans l’eau à la plage de la Palue où je ferais un petit break pour mes pieds. Je suis plutôt contente, j’arrive à marcher, quasiment au même rythme que la veille donc je croise les doigts pour que ça continue comme ça pour les jours prochains.
Arrivée à Lost March je quitte le GR pour rentrer dans les terres par un chemin sorti de derrière les fagots, avec le recul ça ressemble à un ancien chemin agricole, totalement à l’abandon.
Qu’importe, même si les derniers kms sur ce chemin en mauvais état ont été long je suis enfin rentrée au camping où m’attends ma tente et une bonne douche bien méritée. J’ai à présent le bronzage du randonneur, oh joie! Le camping est encore un peu plus vide, il ne reste plus qu’un couple de retraités en mobil-home et moi.
Où camper sur Morgat?
Comme la veille j’ai à nouveau dormi au camping Les bruyères . La nuit m’a coûté 12€.
Ayant eu très froid la nuit précédente j’ai demandé aux gérants s’il était possible de leur louer une couverture pour éviter de passer encore une nuit à être réveillée toutes les heures à cause du froid. Ils m’ont gentiment et gratuitement amener une couverture le soir même. J’ai pu enfin avoir une nuit correcte et honnêtement quand on marche autant ça fait un bien fou!
– Morgat > Le cap de la chèvre > Morgat –
– 23 kms indiqués dans le topoguide –
– 25 kms indiqués par ma montre –
– ~5h30/6h de marche (hors pauses) –
Au début de cette deuxième journée de marche j’avais beaucoup d’appréhension sur ma capacité à marcher à nouveau. Au final j’ai plutôt bien avancé grâce au sac allégé de tout le matériel de bivouac et popote. Je m’arrêtais pour refroidir mes pieds dès qu’ils chauffaient trop ou que c’était douloureux. Et voilà, q’un pas après l’autre j’étais au cap de la chèvre.
Cette étape est la plus sportive de la presqu’île de Crozon, il y a pas mal de montées ou descentes en sous bois avant d’arriver au cap de la chèvre, où commence un désert de bruyère. Je pense qu’il est tout à fait faisable de faire ce tronçon avec un sac à dos lourd mais honnêtement j’ai vraiment apprécié avoir un sac allégé pour les montées en zig zag à travers la forêt de pins.
Cette boucle est vraiment une bonne alternative si on a les pieds abîmés et/ou que l’on ne veut pas une trop grosse étape. Il est possible de rattraper le GR depuis le camping sans repasser par Morgat ce qui fera économiser 2-2,5 kms et de couper avant le cap de la chèvre si besoin.
Cette étape fait partie de mes coups de cœur sur la presqu’île de Crozon. Les paysages sont magnifiques et on voyage en un claquement de doigt à chaque virage. Les vues se méritent un peu mais ça en vaut le coup!